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Chez les moineaux

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Il n'est pas d'heure chez les moineaux
ça baigne chez les poissons
ça danse dans les basses-cours
court le vieux fermier
court le couteau à la main

Je ne suis pas dans mon assiette
fait pas bonheur chez les perdreaux
je cours comme un bélier
j'ai peur du vieux fermier
je compte mes abatis

Des cris de mouettes ivres fouettent les baleines
je ne veux pas chanter
la litanie des vieux bergers
Je suis fou à lier
je veux danser rire aimer

Pas d'heure chez les moineaux
ma vie n'est pas d'équerre
elle est de courbes et de tangentes
j'ai pris la mauvaise voie
plus aucun soleil n'habite mon trou

Du plomb pour les perdreaux
c'est sûr
ma vie n'est pas d'équerre

De haut et de bas
elle court comme un torrent
elle coule en encre vive
elle est de pleins et de déliés
elle court à plein récit

Bélier fou
dans un monde cannibale
je caresserai  le verbe aimer
comme une eau vive
à plein récit
Jusqu’au dernier récif.

JMS - In "Plus frère que frère" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros

Publié dans Textes de JMS

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Un pâle chagrin

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Dans le crissement de Noël
la nostalgie,
ce cri identitaire, brandit le pâle chagrin
d'un peu de l'univers qui s'en va
emportant  cette part de nous  qui s'accroche aux jours.
C'est une faim d’enfance
où le sourire d'une mère se fait guirlande et lumière,
le crépitement du maïs bondissant sur le poêle,
et  les enfants qui courent.
Je me souviens de la joie,
et des soirées d'attente à vouloir surprendre le Père Noël.
Je me souviens des mains de grand-mère
parlant des disparus,
et d'un temps de retour de guerre.
Je me souviens de la nostalgie des vieux
mêlée aux rires étoilés d'une mémoire diaphane
où mon enfance fait ses rebonds.

Je me souviens,
de grand père se souvenant.

Je me souviens...

jms 27/12/24

 

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Trêve de Noël - Les lettres de cheval fou - 6 - La Folie

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

La folie ! La folie, j'irai la chercher là où elle est, dans le silence idiot des heures qui passent, dans la tête du clown blanc qui ne veut plus pleurer devant l'Auguste, dans les pirouettes d'un chat, dans l'agitation des girouettes quand le vent se saisit du ciel, dans l'envie de comprendre qu'à être trop sérieux on en perd l'enfance. À trop l'ignorer, la folie m'a trouvé. Elle  a crucifié la vie qui dort, secoué la vie qui chante. Elle m’a demandé d'agripper un bout d'enfance, de sauter à cloche-pied, de rire du rire de la chouette quand la nuit fait peur, de goûter à la douceur du caramel au chocolat. Elle m'a rappelé la main tendue qui tenait la mienne, du sac de billes posé sur mes dix ans. Alors, rire ! Rire, rire. Le bonheur est aussi fou que l'envie de vivre, ce vivre haut à en croiser le rêve, ce vivre bien plus haut que le quotidien !

JMS

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Trêve - Les lettres de cheval fou - N° 5 L'invincible tendresse

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

4è Noël sans Léo


Léo, mon petit trois pattes,
toi qui es reparti,
tu n'enguirlanderas plus
le clinquant de ce sapin
qui avait les boules solaires
comme tes mirettes.

Toi qui es reparti
comme passent les matins
n'en crois rien,  
tu restes là  
comme repasse la tendresse,
sans trépasser,
sans rien dire,
sans rien savoir de l’absence.

Tu restes comme le bonheur
de t’avoir connu
de t’avoir aimé.

Tu es là comme un soleil

JMS

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Trêve - Les lettres de cheval fou - Interludes N° 3 La maison d'ombre

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

La maison d'ombre

Si vous vous sentez à plat, si vous n'êtes plus que l'ombre de vous-même, j'ai trouvé la maison plate qui vous convient, votre ombre peut y entrer seule et de profil, mais si vous êtes ombrageux, refusez-lui de prendre toute la place. Faites-vous tout petit, laissez-la dehors et soyez humble comme un rêve sans lendemain. De la fenêtre, la vue sur la forêt est exceptionnelle quand le loup n'y est pas pour l'envahir de hurlements et de peur.

Photo art conceptuel - Kimio Tsuchiya - Lac de Vassivière


 

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Article publié depuis Overblog

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

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Trêve - Les lettres de cheval fou - Interludes N° 4

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

 Une photo qui m'interroge,

Non, il n'y a là rien de méchant !
Non, l'arbre ne s'est pas pris un coup de tatane.
Non, il a ouvert une porte aux oiseaux et,
je dois dire, cela me botte infiniment,
car si un coup de pompe aurait pu être funèbre,
ou un croquenot* aurait pu avaler son chant,
de même,
un vil brodequin n'aurait pas été grolle du tout !

* Grosse chauss
ure

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Trêve - Les lettres de cheval fou - Interludes N° 3

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Une photo qui m'interroge,
Photogénique ?


Je me déçois énormément
En moi aucune douceur
je suis  ni noir ni blanc
mais que d'ombres !

Qui encore peut parler
de ma beauté intérieure ?

jms 18/12/2024

 

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Trêve - Les lettres de cheval fou - 2

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Tu veux
aller au ciel,  
mais le train ne s'y arrête pas,
aller sous terre,
 mais tu n'aimes pas les vers.

Être malin comme un singe ne te sert à rien
alors te voilà en panne,
coincé comme un rat.
Tu voudrais voler comme un oiseau
mais tu restes là sur le quai à regarder passer les heures,
à faire le compte et le décompte
des bonnes et des mauvaises heures.
 Ta vie est une fourmilière un sac à embrouilles
et tu crois avoir le cafard.
Tu as oublié ta faim de loup et d'avenir,
tu te regardes en chien de faïence
mais le miroir est de glace.
Pour tout savoir, tu donnerais ta langue au chat
mais tu as peur qu'il te demande
de ne plus courir le mouton à cinq pattes,
de ne plus faire l'âne à tout vouloir prendre sur toi,
 de ne plus être tête de mule.
Tu échafaudes la tristesse,
te rappelles le temps où tu étais un coq en pâte
et tu en pleures comme une grenouille.
Mais maman n'est plus là
à te conseiller de ne plus être fier comme un paon
alors tu la cherches entre chiens et loups
et tu te souviens de Noël, et de sa dinde.
Comme court le lapin, le jour s'en va,
non, tu n'es pas une poule mouillée
seulement un homme qui a peur.
À trop prendre la mouche et à trop gueuler
quand il faut pépier ou faire l'autruche,
tu t'es jeté dans la gueule de l'ours,
t'es perdu dans un monde de requins.

Mais
tu rebondiras comme bondit le guépard.
Non, ce n'est pas la chouette qui hulotte
mais le réveil qui sonne,
et le soleil qui t'appelle.
Dehors chante le rossignol

jms16/12/2024

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Trêve - Les lettres de cheval fou - 1

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

La page était blanche et froide, rien ne faisait transpirer mon stylo, tous deux s'ignoraient. Alors j'ai remballé, les sourires, les larmes et l'inspiration en grève. J'ai tout compressé, tout remis dans la cartouche de mon stylo, c'était un tir à blanc par un après-midi de soleil, à l'heure de la sieste. C’était un temps à compter les moutons, alors j'ai compté. Compté les silences sonnants et trébuchants, compté sur moi, sur le chant des oiseaux, sur la voix des anges, mais l'encre muette ne s'est désaltérée qu'à mon sommeil.
Je ne rêve plus et la nuit est noire.
JMS

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