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Robert Loï

Publié le par Cheval fou

  Lumière


Si l'air venait à manquer,  je gonflerais ma cage
j'aspirerais le ciel, même avec une paille
quand bien-même, il manquerait
 je ne fuirais pas, je ne fuirais rien, je ne fuirais plus
en poussant la pierre de mon mythe de Sisyphe
en haut de la montagne
ne remplirais plus ma valise à fantasmes

 
braderais
la pierre au marchand
offrirais
la valise au mendiant


la souffrance...mais c'est quoi la souffrance
un trou noir qui avale les étoiles, mes étoiles. La lumière, ma lumière
un corps sans la chaleur des mots, un peu de peau froide presque glacée
je donnerai mes souffles, coulerai mes larmes
je dirai mes mots, livrerai mon âme

quand l'air n'y sera plus
  je ne fuirai pas, je ne fuirai rien, je ne fuirai plus
j'ouvrirai la terre sans m'y enterrer
pour prendre toute la lumière

 

http:// les-chemins-de-poussiere.over-blog.com/article-11306039-6.html#anchor

publié avec l'autorisation de l'auteur

Publié dans Ils disent

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Coup de gueule

Publié le par Cheval fou

Hier un reportage m´a scandalisé. Au Pakistan, un barbu battait longuement une jeune fille avec un énorme nerf de boeuf. Deux de ses collègues la maintenaient au sol, la tenant l´un par les pieds et l´autre plaquant son visage par terre.  
Heureusement un dignitaire religieux s´est indigné : ces punitions corporelles ne doivent pas avoir lieu en public, mais uniquement en intérieur.

Nous voilà rassurés,  le Moyen Âge ne doit pas sortir dans la rue !!!

 

Publié dans Coups de gueule

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Rouges compagnons

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Aux Républicains Espagnols

 Rouges compagnons

Nos larmes claquaient

dans un ciel en furie

Nous n’étions pas en Normandie

 

Elle dégaina

mille silences de plomb

sur les miradors du crime

 

A larmes de fiel

sirupeuses

Sainte Mère l’Eglise

fusillait

de Madrid à Treblinka

Toute l’armada était là

 

Quand le vert de gris et la soutane

orchestrent la mort,

le noir est ma douleur

le rouge est ma couleur

 

Vous alliez

pas cadencé,

idées cadenassées

chantant avec entrain

 

Tueurs,

vous étiez criminels sur ordre

 

A pas de loi,

vous refaisiez l’Histoire

 

Anges zélés,

vous étiez la mort

Le rouge est ma couleur

 

Quand le noir porte mes deuils

Même trahi,

le rouge est ma couleur

 

Nous n’étions pas en Normandie

et

Grand-mère pleurait

 

Jean-Michel Sananes - In "Accident de conscience" - Editions Chemins de Plume

Publié dans Textes de JMS

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Lettre à des fleurs d'aubes pâles

Publié le par Cheval fou (Sananès)


Ne suis-je venu
que pour broder
la tendresse d'infinis regrets ?

 

Ne suis-je venu
que pour découper
le vent en maigres nuages
qui, en de vagues vagues à larmes,
vont mourir aux creux de tes yeux ?

Devrai-je jusqu'à la fin
réajuster toutes mes idées
en petits cubes méthodiquement rangés ?

Devrai-je apprendre un jour
que Pierrot a déserté l'astre doré ?

Devrai-je apprendre un jour
que la nuit n'est que la tombe des étoiles ?

Devrai-je apprendre un jour
que leur cœur d'aube pâle
ne rayonne plus que d'illusions ?

Jean-Michel Sananès - "Cheval fou" - Éditions Chemins de Plume

Publié dans Textes de JMS

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Délire de jour d'anniversaire

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Cheval fou vu par Slobodan

Chaque jour chaque nuit                                          
Ce tic ce tac
Ce réveil qui pleure
Cette pendule qui compte


À la fenêtre de l'âge passe le tic
Passe le tac
Est-ce affaire de tic-tac
Ou problème de tac-tic ?
Le chemin ailleurs m'emporte
Le vent toque à ma porte


Si je n'avais pas de tocs
Si je n'avais pas de tics
Je répondrais du tac au tac
Mais je ne m'entends ni en tics ni en tocs
Je suis sourd je n'entends ni le tic ni le tac


Je chante je pleure je ris
Pourtant les jours tournent dare dare
Docteur chrono a les dents longues
Quel manque de tact
Il me mange
Je suis patraque
Le temps me donne le trac
Partout il y a un hic
Partout un tac qui m'efface
J'ai un ticket avec la mort
Décidé
J'achèterai des neurones
Des "je veux", des "je peux" et des "je ferai"
J'achèterai des cheveux  et du temps et de l'éternité
Peut-être est-ce une tactique
Mais c'est esthétique
Je reste à l'article de la vie
C'est automatique
Entre tic et tac
Je décortique le temps 
Le trouve poétique
Rendez-vous dans mille ans
Il y a dix mille ans que je m'attends.

JMS - In "Derniers délires avant inventaire" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros

Publié dans Textes de JMS

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CATHY GARCIA

Publié le par Cheval fou

SANTA LOCA

 

Ô toi reine des anges

cascades chiennes dans l'arène

où les vortex vertigineux

se jouent des corps

kaléidoscopes

ta folle et nerveuse contorsion

est-elle insensée ?

non

mais bien trop

sensuelle

 

ô toi reine des chiens

cascades d'anges

en ton laboratoire

fioles d'amour

fleurs désentravées

mais dis moi femelle

d'où vient cette fumée ?

 

De mon bûcher ma belle

De mon bûcher.



SANTA LOCA : DELIT DE POESIE

BLOG DE CATHY GARCIA -

 

Publié dans Ils disent

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Coup de gueule

Publié le par Cheval fou

Omid Reza
Il est des pays où l´on emprisonne les délinquants, c'est-à-dire ceux qui menacent leurs concitoyens par des incitations à la haine, par des actes racistes, de même que l´on y punit les tueurs, les violeurs, les voleurs, et autres incivismes.
En d´autres lieux, ce sont les partisans des Droits de l´Homme qui sont considérés comme délinquants. Ne croyez pas que ce soit dans le naziland des années 40 ou dans les goulaglands des années 70. Hélas, il est encore des pays où l´on décapite pour voir se trémousser les corps.

Il est encore des Human Rights activists (à traduire par des partisans des Droits de l´Homme) en Iran qui sont enfermés.

Le crime au Darfour, comme ailleurs, est souvent affaire d´état pour ne pas dire affaire de chapelle. Omid Reza Mir Sayafi, un journaliste blogueur iranien de 29 ans, est mort à la prison d'Evin à Téhéran le 18 mars 2009.

Le religieux s´accommode mal de la liberté de penser et de la liberté d´aimer. Ah si Dieu le voulait, le sida, ce tueur anonyme, pourrait n´atteindre que les penseurs insoumis et les chasseurs de vérité, et là, bien sûr, il faudrait vraiment supprimer à cette triste engeance l´usage de la capote !.. Mais oublions leur rêve.

Le vrai religieux ne devrait-il pas s’exprimer dans l’amour ou en étant respectueux envers chacune des créations de ce dieu qu’il dit servir ?

Publié dans Coups de gueule

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Jean-Marc La Frenière

Publié le par Cheval fou

Dans ce pays de neige

 

à Juan Garcia

 

À force jeter tant de rêve en pâture

l'horizon fait défaut et la voile s'affaisse.

Les arbres se suicident dans leur manque de sève.

L'espoir s'anémie en manque d'oxygène.

L'océan meurt de soif à même ses banquises.

Les oiseaux volent bas sans retrouver leurs nids.

La lumière s'éteint dans les yeux des enfants.

Le jour soulève à peine les paupières de la nuit

et les tisons retiennent la chaleur dans l'âtre.

De l'écorce à la chair et de la chair au cœur,

de la gorge aux poumons et des poumons aux lèvres,

je mords dans les mots pour me savoir vivant.

Devant l'éternité, l'infini, l'espérance,

les siècles se résument à quelques étincelles.

Les pas courbent l'échine car le sol est nomade.

Les titres des journaux se lisent comme une tombe.

Je dois cacher en moi ce qui reste de libre

et protéger le feu de sa propre chaleur.

À naître sans réponse au pourquoi de la vie

nous laissons notre enfance à la merci de l'âge.

Trop de lumière aveugle trébuche dans les ombres.

Dans cet hiver de force que m'impose le lieu

je veux la neige non le froid, la flamme non la cendre.

J'habite moins mon corps. Je déserte mes muscles.

J'affirme avec mon cœur ce que dément l'argent.

Dans ce pays de neige cherchant encore à naître,

dans cette vieille langue que les chiffres musèlent,

dans ce pays si vaste que l'on cherche à réduire,

je prétends réclamer ce que l'on me refuse.

Je suis ce que je rêve dans les mots que je dis.

Je suis ce que je dis dans le rêve des mots.

Mes regards dépassent la ligne d'horizon

en cherchant des images au-delà du visible. 

 

Publié dans Ils disent

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Andalouse

Publié le par Cheval fou (Sananès)

(Souvenir d’ailleurs, en 1520, en pays d’Inquisition

quand l’amour ne sauvait pas du bûcher)

 

Elle fleurissait d’espérances

et glissait dans la vie

sans faire d’ombre aux papillons

 

Elle maîtrisa d’inexplicables sourires

dictés par l’intuition

 

Happée par l’impalpable moment

elle le vit enfin

l’inconnu de onze heures

 

Trop tard

les soldats le tenaient

c’était l’heure du destin

 

Il la blessa

de la largeur d’un regard

il la déchira

d’une coudée de bonheur décliné

entre un chemin pailleté

qui se voulait boulevard des anges perdus

et un monceau glacé de rêves andalous

 

Pleure Andalouse

ton nom est entaché de tant de sang

 

Je parcours le passé

à la recherche de mes ancêtres

 

Je ne trouve que douleurs

 

Le sang des miens est à Tolède

 

Pleure Andalouse

les tiens sont matamores

pleure Andalouse

les tiens me veulent mort

demain ils me brûleront.

 

Quand on a vingt ans le monde est démesuré

 

Plus grande est ma douleur

car mon amour est ténèbres.

* matamoros (espagnol) :  tue arabes

JMS - in "Cheval fou"- Editions Chemins de Plume

Publié dans Textes de JMS

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À l’enterrement de la conscience

Publié le par Cheval fou (Sananès)

À l’enterrement de la conscience

Il y a des chiffres en jachère au portefeuille de l’espoir
de l’eau dans le silence, du bruit dans les ténèbres
Je sors sans moi car mes rêves sont vides
Quand je m’appelle je ne suis plus moi.

Les enfants s’habillent de psaumes

et de bombes pour ne pas affronter le jour
Ils meurent de haines inculquées
Je vis hors de moi tant la colère est grande
Il n’y a plus de rêve dans mes rêves.

"Demain dès l’aube", j’irai par les chemins…
Mais où est le chemin, où sont les matins ?
Sur des rêves évidés on jette la prière et le couteau
comme l’essence sur le feu
On fusille les vérités, on sert des doctrines aveugles
On vend les armes et l’amitié
Il n’y a plus de rêve dans mes rêves.

C’est un matin d’égorgeurs
Une nuit de réalités frelatées
Il y a du silence dans mon silence
Il y a des mots et des morts qui crient la résignation
mais le Pouvoir en veut plus
Quand je reviendrai en moi
Quand je ne serai plus hors de moi
mes rêves seront rouges comme du sang
comme des ivresses de psychopathes
J’aurais rongé mon frein
J’aurai rangé mes rêves.

Pourtant "demain dès l’aube"
comme un vieux fou sorti des millénaires désuets
"j'irai par la forêt", j’irai par les chemins…
Encore, j’irai chercher le rêve.

JMS

 

 

Publié dans Textes de JMS

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