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jms - a paraitre

11 novembre

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Poste des Cascades

Souvenir 1914-15

essai

Sur cette photo "Le Poste des Cascades"

 


Un petit coin de France que mon Zouave de Grand-père
Et ses amis étaient venus défendre
 
Combien d’entre eux n'en sont pas revenus ?
 
***
C’était un temps où l’on partait fleur au fusil
C’était un temps
Où pour un pays
 L’on pouvait encore mourir d’amour
 
Combien de peur, de froid, d’attente
Entre l’enfance emportée, le vieil oued
Et l’apprentissage du désespoir
 
Combien de vies
Pour que le retour vienne
 
Grand-père était parti
Sans savoir les tranchées, la misère
Les symphonies du glas
 
Parti, sans se retourner
À l’épaule
 Une maigre besace
Du tabac à priser
Une identité française et des airs d’opéra
 
Au loin, un amour l’attendait
Sur le grand bateau
Il avait chanté la Marseillaise et la chanson des Africains
Au Nord, Verdun l’attendait
 
Il est revenu
À l’épaule
Une maigre besace
Un désespoir furieux
Et la triste joie des survivants
Rien d’autre que la boue et du sang
 
Il savait
Plus rien ne serait comme avant
 
Il savait
La candeur à jamais perdue
L’addition des années, les amis disparus
 
Il savait
Sur les cartes d’État Major
la vie
les hommes
ne pèsent pas lourd
 
Il savait
Chaque tombe
est un clou dans le cœur des vivants.

 

JMS

 

 

 

Publié dans JMS - A paraître

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Je courais, courais, courais

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Quand j'étais jeune

je ne savais où aller

je courais

après mon père

après ce chat qu'il me fallait apprivoiser

après cet alphabet qu'il me fallait dompter

je courais

après mon âge

et les grands qui partaient à vélo.

 

Seul, en attente d'être grand

à l'âge du duvet sur les joues

laissant mes mots au vestiaire

je courais après filles

dans l'infortune des timides

je courais les échecs et le spleen

je courais la rime

voulais être Rimbaud

sac au dos, je courais des rêves d'aventure

je courais après la vie

les amis, le travail, une raison de vivre.

 

Je courais, courais, dans l'odeur des casernes

courais après le temps

après les larmes, l'exil et le chagrin

dans les rayonnages du mot

à frontière de raison

de l'imparfait au futur je courais le verbe être

je courais après le temps

je courais je courais je courais

jusqu'à ce que s'ouvre ce chemin intérieur

où j'ai couru de mois en mois en mois

où j'ai couru de moi à moi

 

Je ne cours plus

j'ai trouvé de l'encre et du papier

des yeux d'enfants, des yeux de chats

si grands que j'y lis le monde

je ne cours plus

j'ai trouvé des êtres à aimer

plus grands, plus vastes que le champ des étoiles

et toutes les mappemondes du monde

je ne cours plus

je suis enfin arrivé chez moi

pour être, jusqu'à ne plus être.

 

Maintenant je sais

pour aller à soi

courir est inutile.

 

jms

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Comment se dire poète ...

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Fallait-il que je vous sache jongleurs d’iniquité
tenant le mauvais côté de la matraque
pour que ce cri résonne
éculant mon pacifisme pour souffler un vent de révolte !
Comment se dire poète 
quand le mot est devenu si mercantile
que le roman ne s'écrit plus pour être lu mais pour être vendu 
quand le libraire fait ses emplettes au hit-parade de l’odieux-visuel
quand l'âme humaine se distille en fraude 
parmi les blessures du poème et le silence du jour ?
 
Comment se dire poète 
quand au matin l'homme-misère 
se redresse pour défier le regard de l’exploiteur
quand le monde d'en haut
ignore la différence entre empathie et suffisance
quand l'indignation ne suffit plus 
et quand l'espoir ne retrouve plus sa route ?
 
Tournent tournent les presses à vérités apprêtées.
Le crime et le scandale font leur business
quand Versailles joue ses fastes 
sur délit de finance, paillettes et arrogance 
quand la République brade la vie du petit peuple 
offre des permis d'exploiter sans limite d’âge 
détruit le pacte républicain
réinvente le STO (Service du Travail obligatoire)
brandit l'étendard du CAC 40
 arme la loi des araignées et ses cordées de francs-tricheurs
qui au pas de Loi braquent un colt 49-3
et flinguent la démocratie !
 
Ne faut-il pas que la poésie hurle 
quand vous bannissez l'espoir ?
 
Qui d'entre vous parle de la violence de la rue
quand il n'enverrait jamais ses père et mère
à l'usine après 60 ans ?
Qui d'entre vous délaisserait 
ses dîners d’affaires pour porter un sac de ciment ?
Briser les dos 
ne vous inquiète pas plus que la faim des autres !
 
Messieurs d'en haut qui dites aimer la France
quand vous devriez aimer les Français
ayez peur quand le verbe saigne à cœur ouvert.
Le peuple d'en bas ne sait plus vivre à genoux
craignez le verbe quand la misère ouvre le poème 
craignez l'injustice quand elle peut être fatale.
JMS 25/03/2023

Publié dans JMS - A paraître

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Arpenteur d'infini

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Cours Cheval Fou
quand le jour ferme ses symphonies d'enfance
cours, cours à la mi-chien mi-loup
quand le rêve se fane à l'horizon de ce carré vide
qui ouvre des silences bavards
aussi profonds que la solitude

Cours
quand pareil à une clef de sol ayant perdu sa partition
tu te retrouves à la proue d'un navire de chair
en quête de destin

Cours
quand face à ta raison d'être
tu deviens arpenteur d'infini
et que tu ouvres la Question :
Où va le vent ?

Cours
quand au rétroviseur du jour
sans sextant ni boussole
tu te demandes sous quelle longitude
gît le Cap d'Espérance
où s'éteint ta vocation
à croire aux lendemains de l'homme

Cours
quand ton envie de te battre fait naufrage
et que vieille carne
à l'heure du foin et du paddock
tu te demandes encore
où va le sillage de mémoire qui mène jusqu'à toi

Ne trouveras-tu jamais le chemin ?

Te souviens-tu du funambule de l'aube
égaré aux contre-temps de l'heure ?

À l'envolée du jour, te souviens-tu
du cartable déchiré
et du goût du carré de chocolat sur la mie de pain ?

Raison, dis-moi
ne suis-je qu'une fraction de temps
que mon vivre dissout ?

Aux cocktails du vis et rêve
n'ai-je été que bouffées de joies égarées
aux ronds-de-jambes des mondanités
quand il eut fallu renverser la table
déchirer les cartes
gravir l'échelle de bois
et aller plus haut que le mensonge et l'espoir ?

Ne suis-je que celui qui caresse les étoiles
et va vers celui qui vient de partout
vers des millions de nulle part ?

Le verbe et la raison ne sont que ronds dans l'eau  
à la recherche d'échos,
que frontières d'ego.
L'in-savoir cherche sa source
cherche le certain et l'incertain
aux épousailles du jour

À la mi-jour mi-nuit
ne suis-je qu'un flocon de neige
trop loin de son Alaska ?
Un carré de vide
sur les prémices du Grand Oubli ?

Il  n'y aura plus de galop
quand la musique me quittera

je me sens aussi las
qu'une symphonie sans oreilles.
L'horizon ferme un monde
qui ne me ressemble plus

Le miroir le sait
je ne suis qu'un vieux Cheval Fou
frémissant à l'insomnie d'un café.

JMS

Publié dans JMS - A paraître

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Une goutte de miel et la mort au bout du chemin

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Une goutte de miel pour le pauvre
et la mort au bout du chemin.

Et la beauté, la joie et le réveil
où sont-ils bordel ?
La nuit se creuse comme un désespoir.

J'ai faim de vie
j'ai faim de tout.

Couchez le jour
il est temps de fermer le monde
d'ouvrir la nuit
et d'y remettre des étoiles
les tueurs de rêves en ont trop arrachées
et si parfois j'en rêve ou crève
c'est qu'il y a du noir sur mes utopies.

J'ai eu des jours comme le matin
j'ai rêvé rêvé rêvé
comme on pleure ou meurt
à l'hôtel Dieu
Toi tu dansais
mon destin dans ta main.


Je ne veux plus de soupe au fiel
ni de canard à l'orange
quand le monde s'assoit sur une grenade
quand la grande brèche déchire l'avenir.

 

Je sais les brèves de comptoir
qui ouvrent le rire
et enflamment la salle
quand le clown
astique son chagrin.

 

Ne riez plus
hommes infidèles à l'avenir
il n'y a plus de place dans ce vide galactique
où givrent les consciences.

J'ai pleuré pleuré pleuré
comme on crève ou comme on rêve
aux contreforts du jour
il n'y a pas d'amour
le savoir me percute
comme un cachalot sur la proue d'un bateau
le baleinier des siècles
harponne ce qu'il me reste de jours
et brave petit marin sur le pont
j’avance
regardant l'effroi posé
sur l’avenir.

L'obscur creuse le silence
comme une nécessaire utopie
un jour j'y perdrai mon ombre
je n'ai plus peur
j’avance.

JMS

 

Publié dans JMS - A paraître

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La nuit arrive au soir, et par la mer

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

"Chez moi, la nuit arrive au soir, et par la mer",
disait l'oiseau qui, venu de haut ciel fuyait le soleil.

C'était un jour de petit jour
quand le ciel déclinait,
c'était, il n'y a pas bien longtemps
mais je ne sais pas quand.

J'avais assis la Vérité à ma table
et chacun y cherchait la sienne.
Pour les uns, la nuit arrivait de l’est,
pour d’autres, c’était à l'heure du crépuscule
quand sommeille la lumière.
Pour mon chat, c'était à l'heure des gamelles,
pour d'autres encore, l'éveil des étoiles attirait l’obscurité.
Nul ne savait dire exactement
ce qu’il en était.

Mai moi, qui n'en savais rien,
je tentais d'en parler aussi fort
et aussi vrai que le mensonge,
pourtant, on sait, la Vérité n'a pas besoin d'être défendue :
elle est !
Rien donc, aucune réflexion, aucun blabla n'apportèrent de lumière
à l'épineuse question de savoir d'où venait la nuit.
Quant à la grenouille, elle chantait !
Et, imperturbable, l'Étoile du Nord ensorcelait la Grande Ourse.
Plus critique, un manchot trouvait tout cela si loup-phoque
qu'il en vint à demander si le cours de la sardine allait chuter !
C'était au soir, avant que le matin n’arrive,
la Vérité était restée là,
assise à ma table,
il n'y a pas bien longtemps,
et mon chat en rit encore.

jms 22/10/

22

Publié dans JMS - A paraître

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Elle lui avait dit : "À ton âge"…

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Elle lui avait dit : "À ton âge"…
Alors il avait pris son temps, la température de l'air, en avait écouté les musiques, mesuré la taille du ciel, cherché des oiseaux. Il avait pris une brassée de rêves et son chat par la patte puis, il s'était surpris à regarder des étourneaux et s'aperçut qu'il comptait comme un pied ! Pourquoi donc, quand l'un des oiseaux s'évadait de cette horde stellaire, ne devenait-il pas un 'étournal', répondant ainsi à cette même équation qui voulait que le cheval soit la moitié de deux chevaux ?
Jouant avec les mots, il avait alors échoué à en faire des familles, s'étourdissant à jongler avec les syllabes, à vouloir faire danser des vers, faire rimer des couacs. Et, de rimes en couacs et de quoi qu'on en dise en alexandrins, excédé, il avait renversé l'encrier et vu l'encre devenir pâte de mots liquide et lui colorer les doigts. Il avait alors ouvert, dans un geste de grand désespoir, le placard à secrets, y avait volé du chocolat en grommelant des mots à fermer le rire, et d'autres qu'il valait mieux taire.
Les temps se prêtaient à la grisaille. C'était un temps de rien, les hommes s'y promenaient fusils à la main. Pour toute récompense, au matin, on leur offrait des oraisons funèbres et des cantates à la gloire de l'orgueil, laissant aux mères les fleurs et les larmes. C'était en une époque de pénurie de cimetières, du nord au sud, du Danube au fleuve Congo, et partout de par le monde, dans les jardins du crime, l'éternité et l'incognito se croisaient, laissant des hommes à même la terre joncher l'oubli et nos re-morts. Entre l'amer des temps, les armes, l'amertume, les maux tue-âmes, les mots porte-larmes, et ceux qui alarment comme les tumeurs assassinent d'un incertain bonheur, tous s'accordaient en des sonorités complices aux accents funèbres.
"À ton âge" avait-elle dit…
Et ces mots qu'elle avait prononcés à cette frontière entre la peur du très-passé, et l'an-trop glissaient comme une frayeur oubliée. Funambule convié à la chute, avec l'insolence du vivre et chanter, pourtant encore il défiait l'absence, apprivoisait des bulles de savons, des griffures de chats, des rires d'ogre de barbarie, déclamant la joie d'être là. Il flânait, longeant l'épanchement des heures perdues et d'un siècle où tant d'amitiés avaient viré au noir, mais où tant d'heures endimanchées à d'odeur de vanille le retenaient si fort qu'il s'y était bâti un pays.  Encore il ignorait toute velléité d'excursion ou d'incursion en un au-delà où, selon lui, le matin, et bien trop tôt pour un homme raisonnable, les anges comptaient fleurette aux papillons et aux pissenlits.
Trop tôt pour lui ! À son âge, il voulait encore partir à l'assaut du jour et y chercher les couleurs du bonheur. Plus loin que les nostalgies qui l'habitaient, il voulait encore parcourir le train-train des heures qui chantaient comme un ronron de soleil dans le jardin. Encore il s'y cramponnait comme une feuille de platane à l'approche de l'automne.  
Elle lui avait dit "À ton âge…", mais que savait-elle de son amour du bleu, du jaune et des sourires d'automne ? Ses matins à lui chantaient encore comme l'heure du café et les fenêtres que l'on ouvre sur des envies de quotidien.
Elle pouvait se le garder son "À ton âge"…

JMS

Publié dans JMS - A paraître

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L'âme

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Partout, l'âme du jour se décline dans ses possibles,
ils sont milliards d'échos dispersés dans l'universalité de la seconde,
à leurs portes, mon œil et tout l'irraisonnable de la raison
savent que la beauté n'est que la peau d'apparence des âmes,
combien de têtes charmantes, de fleurs, de joliesses endimanchées
ont-elles porté, en elles, la mort et le crime ?

Tout a une âme,
l'esquisse de cette pensée qui se fera poème,
les odeurs, les mots, les chansons, la couleur des rires,
les pierres, le chemin, l'instant, le visible, l'invisible,
le vivant et le passé en sont imprégnés.

Les  âmes sentent
le printemps et ses espérances, la vie,
la colère, le désespoir, l'envie, la mort,
elles sont en cet enfant qui pleure et me froisse le cœur, 
en l'image de l'odieux posée sur un écran TV,
en l'image-soleil d'une fleur qui réveille la saison.
Il me suffit de lire Prévert pour y trouver mon âme d'enfant,
Ferré pour y entendre vibrer le cri des misères,
La Frenière pour sentir le frisson de l'herbe,
Ile Eniger pour percevoir l'exactitude du cri 
Mireille Barbieri pour respirer le souffle de la Provence,
entrer dans  un tableau de Slobodan pour aller plus haut que le rêve.

Tout a une âme,
L'arbre qui gémit au coup de la hache,
la fleur qui saigne sous le pas.
Elle est dans regard de qui côtoie la conscience.

Laissez-moi fuir les belles phrases,
me tenir loin de l'envie qui se fait convoitise,
loin de ceux qui font chanter la haine et  la guerre.

Toutes les âmes n'ont pas la même taille,
je sais l'immensité de celle du moineau,
de celle effrayée de l'animal aux portes de l'abattoir,
et la monstrueuse, qui oriente le couteau et le fusil.

Perdu dans l'infini,
je suis parcelle de l'âme originelle
celle de terre et d'eau
venue d'un temps géologique
où la poussière flirtait avec la vie.
Je suis celui qui écoute et creuse  encore l'espoir
dans les parfums d'un printemps qui vient,
celui qui pleure au jardin des âmes   
quand, là-bas, le canon résonne.
Je suis celui qui, dans la transcendance du jour,
cherche l'âme du verbe Aimer.
 
JMS

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Entre vivants et souvenirs et encore la haine

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Court la haine,
ce chien de guerre qui aboie
dans la bouche des canons,
qui explose dans le cœur des hommes
court, court,
entre vivants et souvenirs.

Il n'y a pas de petites proies,
je pense à un enfant de trois ans
une balle tirée dans la tête,
à ces millions de victimes du couteau
et de balles tirées dans le ventre
des femmes qui jonchent les terres
du Congo et d'ailleurs,
je pense aux deux fois assassinés
par l'horreur et le silence.  

Il n'y a pas de petits crimes
pas de petits morts,
je pense aux oubliés,
aux partis en fumée,
je pense à ce chien de guerre
qui hante les rues
de Marioupol et d'ailleurs,
aux violeurs et aux soldats qui jubilent,
je pense à ceux qui partent
et ceux qui survivront
la mémoire chargée d'ignominie.

Tous les crimes ont une même taille
c'est l'âme humaine qu'on assassine
c'est la vie qu'on entaille.

Je pense à ce chien de guerre
les crocs dans le sang,
Je pense à la haine qui chante
et à la conscience qui se tait.

jms 20/03/22

 

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Aux frères d'utopies et à mes frères

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

À JML

Les frères d'utopies désespérées et du silence savent que les hommes ne se classent pas en espèces, couleurs, religions, ni selon leur capacité d'apparat, leur puissance, leur technologie ou leur culture. Il est des territoires sans haine où seules leurs aspirations différencient les hommes et peuvent les magnifier en élevant l'humain jusqu'à la beauté.
Quand je dis 'beauté', il ne s'agit pas, bien sûr, de ce ressenti culturel qui associe les apparences à une forme esthétique, mais bien de l'intangible vibration qui orchestre le chant des âmes.
Avec Jean-Marc La Frenière, je crois que la voix de Chibouki, son loup, comme celle de mon chat, pèsent plus dans l'univers que celles de n'importe quels assassins. Les animaux ne prient pas au pied des bûchers ni ne les allument, ne capturent pas les enfants des peuples à genoux pour les asservir. Les animaux ne savent ni le mensonge ni l’hypocrisie, ils appartiennent à une intelligence cosmique du vivant qui ne possède ni ne soumet.
Aucune existence ne peut se départir d'un subconscient supérieur qui fait qu'une minuscule tête de poule contient suffisamment de conscience pour que, quand le danger est là, elle attire le prédateur loin de son nid, lui offrant sa vie afin de le détourner de sa nichée.
Avec Jean-Marc La Frenière qui dit : "j'écris à cœur ouvert…", je crois à "la foi d’un loup, la tendresse des ronces, la finesse des roses". Avec lui, je crois aux vérités essentielles, loin de ceux qui pensent que la beauté est en vente Place Vendôme. L'élégance ne s'achète pas ! Elle est sur nos chemins, là où nos cris se croisent dans un monde où la rentabilité, l’avidité, ne font pas bon ménage avec la conscience.
Le poète qui vide son âme dans les mots, sait que l'élégance est dans la main tendue, l'oreille que l'on prête à l’autre et le cœur ouvert aux laissés pour compte.
Quand les mots de Jean-Marc La Frenière nous parlent du frisson de l’herbe et des chapelets d'un alphabet de bonté, j'entends le cri des âmes suinter dans son encre. Comme lui, je suis d'espoir tenace quand il nous dit : "Un jour, je l’espère, chaque rêve durera plus longtemps que la nuit".
JMS le 4/12/2021

 

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