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1er mai

Publié le par Cheval fou (Sananes)

1er mai

 

Au pique-nique du diable, pour voler plus haut, les corbeaux s’habillent chouettes. Au festin des vautours, les grands becs volent à la tire et repartent, notre avenir sous le bras. Le chacal et le cobra s’accusent, mais chacun chez soi ! La soie pour les uns et la dèche pour les autres.

Dans sa toile, Marine tricote au point de croix. Au tire, tire, sur le fil c’est l’avenir qui se défile. Un point à l’endroit, un point à l’envers et tous en enfer. Les grands argentiers font école, ils distribuent les A+ les A-, les bons points et les dividendes. Partout, les banquiers font leur cuisine, soufflent le chaud, soufflent le froid, nous gardent en dessert, se sucrent et nous roulent dans la farine. Partout l’ivrogne des tristesses est aux abois mais sa coupe est vide. Sur TV propagande le langage bien nippé ne fait pas la belle âme mais fait les beaux discours. Il y a un air de déjà vu et du noir dans le ciel.

C’est jour de fête chez les grands chefs mais nous sommes tous au pied du mur. Pas de profit pour qui n’est pas Net, les disquaires virginaux sont mis à pied, la culture se fait chez Trust. Les hauts fourneaux noient leurs larmes, le travail s’échine. Les autres s’en iront faire le pied de grue devant les bras cassés et les pieds beaux de la bourse du travail. De Tunis à Damas les printemps font leurs ravages et Berlin parade. Les dés sont pipés, au casino de la vie les bandits-manchots ne passent plus la main, l’argent ça va ça vient. Les martins tricheurs jouent à triste ou pleure. Mais ceux qui pleurent sont toujours les mêmes. Parfois les boute-entrain sont pris la main dans le sac mais les bourses sont vides. Rien ne va et mon chat fait crise mine. Partout les rats grignotent la liberté, c’est un temps de jachère où le civisme ne fait plus recette. Les pleins d’oseille ne tirent plus à la courte paille. À paye ou part, comme à pique tout et pas de cœur, ils iront à Néchin. Ceux qui chôment, ceux qui triment, ceux qui pleurent et dépriment, pointeront aux caisses de la désespérance. C’est un temps de coquins où les requins tirent à boulets noirs sur les poissons roses.

A Nice comme ailleurs et en hiver, le capital et le ciel ont leurs fuites. Sans crier gare, la Gare du Sud a plié bagages, les rêves de ma jeunesse sont en voyage,  je marche à l’ombre de matins où le bonheur devient sectaire, j’attends que le soleil revienne.

JMS

Publié dans Coups de gueule

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Bruno Odile

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Dans l’embrasure.

Entre nos mains les dès perdent leurs chiffres. Aucune face claire pour nous dire où vont mourir les chemins. Nous touchons à la projection qui nous retire des pieds que nous occupions et aux langues que nous marions à nos désirs. Les sentiers qui traversent nos lagunes s’amenuisent peu à peu. L’étendue perd la signification de l’immensité. Rétrécis à nos simples précarités, nous quittons le nid pour ne pas rester dans le berceau des routes sans chemins. Mais, nos cœurs en dentelles de vent s’envolent d’arbre en arbre jusqu’au bout de la nuit. Au-delà, tout nous accable de ne pas le connaître. Nous restons enlacés à la survivance des pierres que nous avons foulées. Nos bouches se sont dératisées des ombres où flâne l’absence. Notre devenir est redevenu un présent dans lequel flotte la mémoire comme un radeau construit de bois perdus.

L’amour nous a donné de l’air et de la lumière. Maintenant, nous dessinons à l’intérieur de nos caves intimes les tableaux bariolés qui éclairent les couloirs où nous avons déchirés les plafonds. Nos ventres collent au ciel et l’étoile que nous occupions a rendu l’âme de l’autre côté de l’univers. La terre se souvient de la consolation qu’elle a tenue dans son calice. Il nous faudra encore mille ans pour bouturer de la lumière sur le fin fond de la solitude. Nous n’avons rien appris qui ne soit une défaite sans harnais. Nous sommes le fouet de la brume et nous incarnons l’imperceptible mouvement d’une poésie incrustée sur les parois du miroir.

Bruno Odile - Tous droits réservés © - La Colline aux cigales

Publié dans Ils disent

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Aphorisme

Publié le par Cheval fou (Sananes)

"Curieux, la douleur d’être né n’enfante pas le bonheur de partir"

JMS

Publié dans Aphorismes de JMS

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J’arpente la vie

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Je traque la démesure du désir.
Je piste la mesure de l’abstinence.

Partout l’exil des affamés cambre le silence.
Partout la radio distille la mort.
Je ris je bois je meurs.

Je rêve d’un monde sans mesure.
Je rêve d’un monde
où chacun aurait sa place.

Où que j’aille,
l’amour est sous séquestre.

Où que j’aille, la haine a sa demeure.
J’arpente la question la vie et le silence.

Je cherche la vie sans frontière.
Je cherche je pleure je bois je ris.
Partout la radio distille la mort.

J’exhorte la Question.
Quelle est la religion de l’oiseau ?
Quelle est la démesure du désir ?

L’amour est sous séquestre.
Dans le sillage des grandes douleurs
j’arpente l’inconséquence du bonheur.

Partout les dieux infidèles entaillent le chant de la vie.
Partout les fidèles vénèrent la mort.

J’arpente la vie, le silence et la question.
Partout l’indifférence
est un poignard au cœur du silence.

Je rêve d’un monde ailleurs.
Je rêve d'un monde sans démesure
où chacun aurait sa place.

Je vis je ris je bois je meurs.

JMS

Publié dans Dieu le silence et moi

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Immenses et fragiles

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Immenses et fragiles

les mots

ces papillons fous

que la lumière des âmes enferme sur un papier

et que l’oubli jette au feu.

JMS

Publié dans Aphorismes de JMS

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Toutes certitudes en avant

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Toutes certitudes en avant


Va loin, aime grand
Rêve l’IMMENSE
Partage, creuse ton cœur
Fais le voyage intérieur
Tends ta main, ouvre ta voix
Dis le bonheur
Cherche
Et trouve

 

Je suis venu
cheval fou aux portes du monde
toutes certitudes à l’horizon.
Je me suis cabré, j’ai trépigné
dans les insomnies du réel.

Je me croyais licorne ailée
je vous appelais amis
je vous voulais famille.

De l'enfance à l'exil
des palmiers aux peupliers
de bien malin à qui pleurera le dernier
de plein soleil à peine perdue
je T’ai cherché

Toutes certitudes en avant
j’ai marché, bûché, trébuché
couru dans les rivières du temps
traversé les corridors de la désillusion.

 

Va loin
Aime grand
Rêve l’IMMENSE
M'avais-Tu dis
Encore je m’en souviens

Je marche face au passé
encore je cours à l’envers
encore je rêve, je bute, trébuche
encore je Te piste
encore je Te cherche.

Cheval fourbu sur les toboggans du vent
je vais plein cap sur de vieux rêves
je rame à contre-courant.
Cheval d’enfance perdue
je marche face au passé.
Cheval mémoire, je marche face à moi.
Cheval éreinté, je vais face à Toi.

Je vole ailes attachées
comme une chrysalide.
Je vole comme un oiseau à la ramure blessée.
Je traverse l’attente.
Je cours, je vais, comme on devient.
Encore je Te rêve.

Ouvre tes mains, tes bras
Partage, creuse ton cœur
Fais le voyage intérieur
Va loin, rêve l’IMMENSE
Aime grand, disais-Tu


J’ai été aussi loin que le vent
j’ai rêvé aussi grand que l’immense
j’ai aimé plus fort que le silence
j’ai ouvert mes bras plus large que l’espérance
j’ai fait le voyage intérieur
plus profond que la désespérance.
Je ne T’ai pas trouvé.

Encore, cheval fourbu
je Te piste, Te cherche.
Encore je rêve, je bute, je trébuche
je cours à l’envers
je traverse l’attente
je deviens, je m’efface.

Partage
Creuse ton cœur
Fais le voyage intérieur
Ouvre ta voix
Dis le bonheur
Avait dit Grand-Père

 

Quand je m’en retournerai
empli de rêves fermés
usé d’avoir aimé trop grand
usé d’avoir trop grand ouvert
mes mains, mes bras,
désespéré d’avoir trop fréquenté l’Absence
le présent ne posera plus problème.

 

jms in Dieu le Silence et moi

ISBN : 978-2-84954-132-6  ©/Éditions Chemins de Plume

 

Publié dans Dieu le silence et moi

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Seul un calice

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Seul un calice rempli de larmes

a l’éloquence du discours

quand il parle de la grandeur humaine.

 

Qui donc encore a conscience

de l'opulence indécente

quand des enfants meurent de faim ?

 

Je sais que "beauté" est un mot païen

qui se décline en cris de cœur.

 

Je viens de la lumière intérieure du verbe et des choses.

 Je viens d’une lumière originelle

que la matière cache à l’insignifiance de l’œil humain.

 

Je viens de la lumière matrice

qui articule l’atome pour donner la vie.

Je viens d’un seigneur de sang lointain.

Je viens de mes pères et du chemin.

 

Je sais l’impertinence de la conscience

dans un monde de calcul.

Je sais l’indispensable mutation

et le retour à la lumière.

Je sais que la Beauté est toujours une prière.

JMS

Publié dans Dieu le silence et moi

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Printemps des Poètes

Publié le par Cheval fou (Sananes)

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Publié dans Informations

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Aphorisme

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Mon chat dit :

quand les bornés dépassent les bornes

ils vont toujours trop loin

JMS

 

Publié dans Aphorismes de JMS

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Jean-Marc La Frenière

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Vient de paraître au Québec aux Editions Trois-Pistoles dirigées par Victor Levy-Beaulieu

 

Jean-Marc La Frenière

La matière du monde

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Le temps me tire par le cou vers un bosquet de mots, les images perdues, une vision de veille, une forêt de sons. Les jours passent en quêteux. Les bêtes se relèvent dans l’orgueil du cri. La route autour du monde n’était qu’une chimère. La pluie dénoue ses doigts dans les sources taries. La seule ligne infinie est pointillée de mots. J’y cherche un peu d’espoir. Les fleurs gonflées d’orgueil ont bu toute la soif. Les rendez-vous d’amour ont dévoré les heures sans cracher les pépins. Ce n’est pas moi qui marche, c’est la route qui lève, la neige qui salue, le soleil qui pleure.

Jean-Marc La Frenière

Publié dans Informations

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