Je te racontais,
Dans les villégiatures de l'oubli
tu caressais l'épine des mémoires
parfois t'en échappais me demandant
"Raconte-moi ma vie".
Oui ma mère, je te racontais,
Oran et ses odeurs,
le perroquet chantait
"Tout tourne…"
et toi aussi tu redonnais du souffle
aux rumeurs d'un temps effacé.
Le vent des jours est une goélette
qui me mène vers toi, ma mère,
je n'ai pas peur de la frontière.
Le silence, pas plus que la question,
n'entrave le présent.
Encore j'apprends à être homme,
mes mots sont bouteilles de papier
perdues dans les mémoires de l'oubli,
l'encre est de frayeur et d'espoir,
je pense aux enfants de demain.
JMS