Dans la non-tristesse d'avoir été

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

J'essaierai de mourir souriant
pour que tu gardes une bonne image de moi
je ne veux pas revenir me voir et repartir la larme à l'œil
j'ai mis mon destin dans ma poche
vidé ma besace de sel
je n'ai pas gardé une larme
la griffe de mon chat a lacéré le ciel
quand il est parti, l'an était neuf
et le jour en panne de bonheur
qu'y avait-il en ce chat
pour que j'y trouve de l'humain
qu'y avait-il de moi, qu'y avait-il de nous
des mois et des années
 où se forgent où se perdent les destins
à chercher à comprendre les hommes et leurs desseins
tant d'années à tout vouloir comprendre
et repartir sans rien en avoir saisi
à vouloir s'accrocher à la beauté du rêve
se retrouver les mains percées
et du vent à travers
si jamais tu me trouves
ramène-moi à moi
je suis tout à recoudre
de mousse et de sang
j'ai perdu mes dents
j'ai perdu mes ongles
la griffe pas assez dure
pour caresser le jour
et si je n'ai pas vu ni marqué le temps
j'ai posé mon pied
sur  un carré d'orage
le vent jouait de la rage
quand à ma porte
le jour fermait le voyage
pourtant je reviens de jeunesse
sans envie d'en partir
je ne sais pas la tristesse d'avoir été
je sais la sérénité
de l'attente
je suis encore là,
là, mais pas las.

JMS

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