Réponse à un commentaire
Réponse à un commentaire du 28 mars sur la photo Mireille Knoll (sur Facebook)
("C'est très bien de parler de cette grand-mère qui appartient à la communauté. Mais pourquoi ne parle-t-on JAMAIS des autres communautés....... OUI...... Notre gouvernement oublie un peu vite sans en parler des 220 femmes assassinées en 2017… ")
Nuance, je ne crois pas que l'on a tué cette grand-mère pour la voler !
Non, on l'a poignardée, on a froissé son cœur, mis à l'air toutes ses terreurs, on a joui de sa peur, joué de sa douleur et de ses supplications. Non, on ne l'a pas tuée pour la voler mais simplement pour lui voler sa vie et la voir souffrir.
Faudra-t-il toujours que certains cherchent à mesurer la légitimité des larmes ?
Et oui, pour certains, il y a devoir à dénigrer : pourquoi s'occupe-t-on des chats quand des enfants ont faim ? Pourquoi parler des réfugiés du bout du monde quand ici, il y a des hommes à la rue ?
Laissez-moi permettre à chaque larme d'être légitime et à chaque sensibilité d'avoir sa place !
Si tous les meurtres sont horribles, tuer un enfant, une vieille personne ou un handicapé, et ce sans même l'avidité du malfrat ou celle de la folie, est une ignominie spécifique. C'est l'absurde et répugnante bêtise que portent en eux certains passagers de la haine, la même que celle de ceux tuant l'Indien, non parce qu'il défend sa terre mais pour le plaisir de tuer femmes, enfants, vieillards dans leurs tipis, dans leurs ghettos, dans leurs maisons, leurs huttes, parce que la vie de l'autre, dans sa différence, leur est insupportable.
Non, cette vieille dame n'a pas été tuée pour la voler, ce crime est l'acte d'un de ces soldats du fanatisme ayant déferlé dans l'histoire de l'humanité, assassinant des enfants arméniens, kurdes, hereros, rwandais et autres, devant leurs parents, seulement pour jouir de la souffrance, seulement pour se nourrir de la joie du sang versé et de la peur aux yeux des victimes.
Tuer une vieille dame ou mettre une balle dans la tête d'un enfant est le fait d'engeances qui, au nom d'un ego inscrit dans une culture ou une religion, tuent la femme qu'ils considèrent déclassée parce qu'elle a été violée par des hommes, hommes qui sont plus chiens qu’hommes et qui leur ressemblent comme leur visage dans un miroir, et qui partent à la chasse aux juifs, aux chrétiens, aux modérés, aux laïques, comme d'autres sont allés à la chasse à l'Indien, au loup et à l'oiseau.
Pourquoi, certains hommes ne savent-ils pas voir l'Homme en l'homme, constitué de la même matière que leur sang, leur peau ?
Pourquoi, les hommes n'ont-ils pas tous un même cœur, le même amour et le même respect de la vie ?
Pourquoi chacun ne sait-il pas que tous les crimes, quelles que soient leurs singularités et où qu'ils se produisent, sont tous aussi horribles les uns que les autres et tous aussi condamnables ?
JMS