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Dans chaque building

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Dans chaque building il y a le chant des multiplications
la sueur des manoeuvres et des larmes d´orphelins
dans chaque multiplication il y a de l´or noir et des billions de dollars
des magnas qui cultivent le maïs des pauvres et la terre des peuples

Dans chaque soustraction
 il y a des bras, des jambes et des vies de soldats
des enfants sans béquilles

des entrailles de fusils, de la grenaille dans la chair

Dans chaque soustraction
il y a le sang des conquêtes
de la terre que l´on arrache aux indiens

des hommes qu´on enlève
des hommes qu´on exploite et du vent qu´on torpille

Dans chaque division, dans chaque soustraction
 il y a des diplomates qui rabotent le rêve
des politiciens qui rajustent l´espoir au plus court

L´amour n´a pas de carré
pas de diagonale
ne se divise pas
l´amour n´a pas de limite
l´amour est un

il ne multiplie, ni soustrait, ni divise

il porte le fleuve des larmes
et le pain des nations
traverse la frontière
comme un sourire  fraternel

il adoucit la misère des hommes
 

L´amour n´est pas un cercle
il brise toutes les solitudes
nourrit la liberté
et ouvre l´infini de l´espoir.

JMS - "Cheval fou - Les larmes et la colère"

Publié dans Textes de JMS

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Sois sans crainte

Publié le par cheval fou (Sananès)

 

 

  Embusque-toi

je sais

tu as peur

le poisson rouge te regarde 

Sois sans crainte

il ne sort que le lundi.

JMS - "Dernières nouvelles de mon chat" - Dessins Jms  - Editions Chemins de Plume - 12€

 

Publié dans Textes de JMS

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Jean-Marc La Frenière

Publié le par Jean-Michel Sananès

Poste restante

Demain c'est décidé
Je laisse mes idées
Courir la galipote.
Je marche sur la tête,
Un chapeau sur le cœur.
Je vois avec ma peau.
Et mes orteils chantent
À travers les trous de bas.

Je serai le cheveu
Dans la soupe des riches,
L'assassin du pouvoir
Dans leurs matelas de peur,
Le chien sale qui jappe
Quand le silence frappe,
Les yeux sans fond d'un chat
Qui griffent le réel.

Je serai le trou de beigne
Dans le sourire d'un Big Mac,
Le menu qu'on égorge
Sur la table de lois,
Le téléphone qui sonne
Derrière l'invisible,
Le mur qu'on abat
Au pied du merveilleux.

Je serai la lumière
Dans les flocons de suie,
Les cristaux de l'espoir
Sur la glace des cœurs,
La mouche qui se noie
Dans un bouillon de culture
Et l'eau claire des yeux
Rinçant le paysage.

Demain c'est décidé
Étant déjà timbré
J'enveloppe le silence
Et je me poste avec.



Publié sur Francopolis

Publié dans Ils disent

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Dés jetés

Publié le par cheval fou (Sananès)

Dés, dés jetés, délires
des rires, des larmes
c’est une révolte de chats-mots
muses funambules
charivari du verbe
délires en cahiers
cahiers ordonnés désordonnés
cahiers agencés en pulsions arythmiques           
en urgences de cœur
en rythme fou
la vie court

Et nous qui savons
que les rêves sont rebelles
et toi, mon chat
dans cette cour des miracles
tu vas
et moi auprès de toi
et tant de rêves auprès de nous
et tant d’amour entre nous

Je ne sais rien
la terre tourne
mon chat vieillit


Belle, je dois te dire :
sur la terre mouillée, la fleur frissonne
Mon chat auprès de moi
mes yeux sèchent de vieilles larmes
C’est une frayeur de vent
que la tendresse enraye

Tournent les jours
                tournent les dés
                                 les dés jetés 
                                                  les délires en goguette
                        les délires de mots assoupis
en cahier de mots désordonnés

et toi, mon chat
tu vas
et moi auprès de toi
et tant d’amour auprès de nous
et toi qui vas
dans cette cour des miracles.

JMS - "Dernières nouvelles de mon chat" - Dessins Jms  - Editions Chemins de Plume - 12€

 

 

Publié dans Textes de JMS

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Combien de fois ai-je dit

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Combien de fois ai-je dit
pourquoi aller plus loin
pourquoi rêver plus vieux ?
Le ciel adoucira-t-il ses couteaux ?

 

Lames de miel et lames de fiel
toujours laminent les pavés de l’utopie

Les marelles de l’enfance
claquettent de sautillements
estompés par des mémoires infidèles

Viens
viens dans ma cour
les hirondelles volent encore
je connais tous les carrés de l’ombre

Viens
j’ai la mémoire algérienne
l’odeur mauve des fleurs en pleurs
l’envol caquetant des cigognes en exil

Viens
j’ai voyagé sur le vent qui court
dans les blés parsemés de rêves coquelicots
la mémoire grippée dans un chant rouge de non oubli

Combien de fois ai-je dit
pourquoi rêver plus vieux ?

Déjà, j’ai eu un printemps ailleurs.

JMS - "La diagonale du silence" - Editions Chemins de Plume

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Mon chat est impertinent

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Mon chat dit :
En politique, il convient de ne pas
confondre gouvernance et mariage
La France on l’aime mais on ne la baise pas.

JMS

Publié dans Aphorismes de JMS

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Ne pars pas

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Ne pars pas
J’ai le cœur en hiver
L’oiseau cherche son chemin

Ne pars pas
J’ai le cœur à l’envers
Le monde a perdu l’endroit

Pas maintenant
J’ai le stylo blessé
Un oursin sur ma voix

Je meurs de guerres et de tempêtes
Face aux armes
Le juste n’a pas de droits

Je meurs une radio allumée
Le monde court de travers

Ne pars pas
J’ai le cœur en hiver
L’effroi glace mon sang
Comme une bouffée de mort
J’aspire la radio
Partout guerre et tempête
Le froid gicle en moi

Ne pars pas
Pas maintenant
Je meurs de nouveaux désespoirs
J’ai le stylo blessé
J’ai des rêves d’encre rouge

Va mon fils,
Ne m’attends pas
Ne m’attends plus
Va et marche devant

Aux quatre vents
Je t’ai légué la mort
J’ai cassé la pendule
Et si mon sang se fige
Et s’il n’y a plus d’étoile
Et si l’effroi me glace
J’ai voulu le droit chemin

Marche devant, mon fils
Je t’ai laissé mes cendres
Marche, ne m’attends pas
Ne m’attends plus
Marche et va tout droit
Moi, je ne sais plus rêver
Marche, je n’irai pas plus loin.

JMS - In "Plus frère que frère" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros

Publié dans Textes de JMS

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Lettre

Publié le par Cheval fou (Sananès)

suite au texte l'encre et le papier de Jean-Marc La Frenière (à découvrir sur son blog)

Avec toi qui "brûles le mot feu pour réchauffer ton coeur", qui pleures dans "cet univers qui s'émiette", avec toi qui allumes des lumières et "sème des graines de vivant", qui "traîne le mot frère avec les noms des camarades", avec toi, le Desesperado de l'amour qui mets au rancard les tontons Macoute du libéralisme et leur paradis fiscaux, les écritures millésimées du malheur de l'ailleurs des coeurs, avec toi qui révoques les houries sanglantes et autres fruits de paradis, avec toi je crois que, par l'encre et le papier, nous appellerons à la conscience qui nourrit l'amour plus haut que l'amour, celui de l'amour ici et maintenant.
JMS

Publié dans Textes de JMS

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Colette Muyard

Publié le par Jean-Michel Sananès

"La mer et mon amour rivalisent de couleurs. Elle éclabousse le jour de fastes phosphorés. Il embrasse le monde en ses moires marines. Je te serre en mes mots comme tout contre soi on serre le silence."

Colette Muyard "Etreinte" extrait de L'Homme soeur 2.

Publié dans Ils disent

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Poings serrés, du sel au regard

Publié le par (Sananès)

Il a riposté comme un rire qui tombe.

Le silence n’est pas ce cri tiré à blanc, une transparence de mots posée sur un matin d’hiver quand la neige se tait. C’est une intensité de calme qui arrête le "rien dire", un flot vide sur une tablée de vie où j’invite les étoiles. C’est cette rue immobile où j’attends le bonheur qui passe, c’est mon chat qui cligne des yeux, un nuage qui hésite, c’est une impertinence qui arrive.

Dans la contradiction du temps, l’oiseau s’est arrêté comme une douleur impatiente que le froid a, à jamais, figé. Il fait neige et glace. Poings serrés je regarde passer le jour et ce trop plein de « rien » qui enveloppe le sens – le brut, le non-sens de la vie. Une vie en grève. L’oiseau n’est plus. Il a riposté comme un rire qui tombe.

Un copeau de plume, un duvet, une fenêtre fermée. L’enfant ne rit plus. Un ciel trop grand nous écrase comme une odeur de poudre, comme un cri de sel dans la brume d’un regard.

JMS

Publié dans Textes de JMS

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