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Toutes certitudes en avant

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Va loin, aime grand
Rêve l’IMMENSE
Partage, creuse ton cœur
Fais le voyage intérieur
Tends ta main, ouvre ta voix
Dis le bonheur
Cherche
Et trouve


Je suis venu
cheval fou aux portes du monde
toutes certitudes à l’horizon.
Je me suis cabré, j’ai trépigné
dans les insomnies du réel.

Je me croyais licorne ailée
je vous appelais amis
je vous voulais famille.

De l'enfance à l'exil
des palmiers aux peupliers
de bien malin à qui pleurera le dernier
de plein soleil à peine perdue
je T’ai cherché

Toutes certitudes en avant
j’ai marché, bûché, trébuché
couru dans les rivières du temps
traversé les corridors de la désillusion.

Va loin
Aime grand
Rêve l’IMMENSE
M'avais-Tu dis
Encore je m’en souviens

Je marche face au passé
encore je cours à l’envers
encore je rêve, je bute, trébuche
encore je Te piste
encore je Te cherche.

Cheval fourbu sur les toboggans du vent
je vais plein cap sur de vieux rêves
je rame à contre-courant.
Cheval d’enfance perdue
je marche face au passé.
Cheval mémoire, je marche face à moi.
Cheval éreinté, je vais face à Toi.

Je vole ailes attachées
comme une chrysalide.
Je vole comme un oiseau à la ramure blessée.
Je traverse l’attente.
Je cours, je vais, comme on devient.
Encore je Te rêve.

Ouvre tes mains, tes bras
Partage, creuse ton cœur
Fais le voyage intérieur
Va loin, rêve l’IMMENSE
Aime grand, disais-Tu

J’ai été aussi loin que le vent
j’ai rêvé aussi grand que l’immense
j’ai aimé plus fort que le silence
j’ai ouvert mes bras plus large que l’espérance
j’ai fait le voyage intérieur
plus profond que la désespérance.
Je ne T’ai pas trouvé.

Encore, cheval fourbu
je Te piste, Te cherche.
Encore je rêve, je bute, je trébuche
je cours à l’envers
je traverse l’attente
je deviens, je m’efface.

Partage
Creuse ton cœur
Fais le voyage intérieur
Ouvre ta voix
Dis le bonheur
Avait dit Grand-Père

Quand je m’en retournerai
empli de rêves fermés
usé d’avoir aimé trop grand
usé d’avoir trop grand ouvert
mes mains, mes bras,
désespéré d’avoir trop fréquenté l’Absence
le présent ne posera plus problème.


in: Chemin de pluie et d'étoiles
Les Essentiels aux Éditions  Chemins de Plume

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Chats noirs et associés - Jean-Michel Sananès - Éditions Chemins de Plume

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Chats noirs et associés - Jean-Michel Sananès - Poèmes et photos - Éditions Chemins de Plume - 10 euros (frais de port offerts pour commande à partir du site des Éditions Chemins de Plume)
Chats noirs et associés - Jean-Michel Sananès - Poèmes et photos - Éditions Chemins de Plume - 10 euros (frais de port offerts pour commande à partir du site des Éditions Chemins de Plume)

Chats noirs et associés - Jean-Michel Sananès - Poèmes et photos - Éditions Chemins de Plume - 10 euros (frais de port offerts pour commande à partir du site des Éditions Chemins de Plume)

Publié dans Les chats de JMS

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Mot-dire

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Chaque mot a sa pelure
son frisson
son cri et son silence,
j'en ai vu des mots et des hommes qui en jouaient
des impatients qui voulaient avoir leur mot à dire,
des qui se croyaient d'esprit quand ils faisaient un bon mot,
j'en ai rencontré des trop timides pour ne pas avaler leurs mots,
j'ai vu des petits mots qui se croyaient fragiles et des mots perdus loin de leur sens,
des coléreux qui d'une bordées de mots agitaient des vagues à l'âme,
j'ai trouvé des mots brisés,
de si pauvres qu'ils ne faisaient que du mot à mot,
et d'autres, si tristes, qu'au bas mot ils valaient leur pesant de douleur,
j'ai rencontré des joyeux qui avait toujours le mot pour rire,
j'en ai vu des emportés toujours partant pour échanger des mots,
j'ai vu des mots liés qui faisaient phrase,
j'ai vu des mots coupés au tranchant d'un tiret,
j'ai vu des mots frayeurs et leur contradicteurs,
j'ai vu des mots que rien n'habille
et d'autres en jaquette si transparente qu'ils faisaient silence,
j'ai vu des mots de bout de ligne qui faisaient le point,
j'ai vu l'ivresse des mots où habite l'ombre des vérités,  
mais parlons peu, parfois le mot m'échappe,
est-ce une raison pour le mettre à nu ?

Qui donc, avec moi, fait le chemin des tristesses
et des joies que l'on me donne à porter ?
Je suis un mot,
un petit mot à l'affut de son écho,
un mot qui ne fait pas grand bruit,
un mot qui s'écoute se regarde se cherche,
un mot qui tremble sous sa pelure,
un jour je perdrai mes mots,
et je serai un nom,
un nom de chose,
une simple chose,
un mot posé sur une pierre
et je ferai silence.

jms

 

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Avec lui

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je l'entends ce vieux loup dans sa forêt profonde. Il hurle. Ma voix, en écho à sienne, martèle la vie. Je marche avec lui, à l'odeur, à la trace. Arbres puissants, chemins de traverses, cabanes de loin du monde, souffles, vivances, lumières. Vers le refuge. Le café répand sa parenthèse paisible. La fin du jour se prête à la flamboyance. L'incroyable présent d'un plus-que-parfait tient le loup, la forêt, le chemin, le café. Et ma main.

 

Ile Eniger - Les mains frêles - (à paraître)

http://insula.over-blog.net/2019/09/avec-lui.html

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Lettre ouverte de Julos Beaucarne

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Déjà publié le par Cheval fou (Sananès)

À écouter et lire

Claude Nougaro - Lettre ouverte Beaucarne

https://youtu.be/sghdhJBUe3s

 

Amis bien aimés,

Ma loulou est partie pour le pays de l'envers du décor. Un homme lui a donné neuf coups de poignards dans sa peau douce. C'est la société qui est malade. Il nous faut la remettre d'aplomb et d'équerre, par l'amour, et l'amitié, et la persuasion.

C'est l'histoire de mon petit amour à moi, arrêté sur le seuil de ses 33 ans. Ne perdons pas courage, ni vous ni moi, je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et mes 2 chéris qui lui ressemblent.

Sans vous commander, je vous demande d'aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique, les cœurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine. Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. A travers mes dires, vous retrouverez ma bien-aimée ; il n'est de vrai que l'amitié et l'amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses. On doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller en paradis. Ah ! Comme j'aimerais qu'il y ait un paradis, comme ce serait doux les retrouvailles.

En attendant, à vous autres, mes amis de l'ici-bas, face à ce qui m'arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu'un histrion, qu'un batteur de planches, qu'un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd'hui : Je pense de toutes mes forces qu'il faut s'aimer à tort et à travers.

Julos - nuit du 2 au 3 février 1975 - Ecrit après l’assassinat de sa femme par leur jardinier. (Texte dit par Claude Nougaro dans son album "Femmes et famines")

 

 

Publié dans Ils disent

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Scaphandrier de la déraison I

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Il y a longtemps, j'ai cessé de pédaler dans la choucroute, de boire l'eau de feu qui noircit les rêves, de croire que les fabricants de loukoums connaissent le secret des dieux.
J'ai pris mon vélo dirigeable, mis Léo mon chat, sur le porte-bagages, cessé de répondre au Président, à ma mère, et à la raison. J'ai accepté que la terre ne soit plus ronde, qu'elle brise ses amarres et, sans craindre la Grande Ourse, nous avons quitté le droit chemin.
Aux migrations du rêve, parmi les oies sauvages et les monarques, nous avons exploré la courbe, je suis devenu un homme-sommeil, à l’affût de vieilles étoiles cachées sous la lune. Avec un appétit féroce, j'ai grignoté les mêmes silences que mon chat, nous les avons partagés avec une générosité sans faille. Nous avons exploré, dans tous les cadrans de l'heure même les invisibles, ceux de l'intérieur, ceux où se cachent les mi-silences, les murmures et les secrets, sans les endommager. Pitié pour les secrets, pour les paroles enterrées et les petits mots que la larme emporte.
Seul, avec la plus grande partie de moi et la part d'ombre que j'ai confiée à mon chat, fantômes expatriés volontaires de cet ailleurs où le vide s'est fait un royaume, à une heure où les grenouilles chantent et affirment l'été, quand les cigales se taisent, nous glissions dans un bleu d'ombres bienveillantes. Il n'avait jamais fait aussi soleil que sous la pluie quand l'herbe pousse.
Scaphandrier de la déraison, j'ai pris le courage à demain. Le temps est une fiction. La vérité est une quête où les vies se brouillent. Les phrases, les visages, nos yeux, vos yeux, se cognent, où que j'aille. Hier me fait si mal que je fuis, je gravis les ciels par l'escalier Nord d'une tour Eiffel évadée d'une carte postale. L'antirouille des mémoires et trois anges la protègent.
Si le silence est un cri qu'on égorge, qui garde mes douleurs ?

 

Publié dans Textes de JMS

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Scaphandrier de la déraison II

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je cherche parmi des questions sans réponses, parmi les visages et les noms inoubliés, mais combien de noms perdus pour un sourire retrouvé ? Je suis à jamais une réminiscence du futur !
Sur les ailes d'un cerf-volant, j'ai croisé des nuages d'Où-Est, des frayeurs d'Orient et le délire d'un kangourou qui traquait des carottes de trois mètres de haut. Est-ce cela le Nirvana : un lieu ailleurs et nulle part ?
Mon rire et la frayeur partout s'embusquent, partout comme une autruche qui voudrait capturer un éléphant.
Ne devrais-je pas arrêter de sortir la nuit m'enquérir de ce qui se dit dans mes rêves ? Je voudrais un silence carré et incontournable, mais qui calme la question quand le passé t'interroge ?
Léo mon chat vient de rompre ma réflexion, si bien qu'elle s'est faite aussi infime qu'une étoile effrayée par un trou noir ou le cri blanc d'une nuit qui se retirerait pour faire place à une mariée de Chagall. Ma pensée s'est brouillée. Vainqueur involontaire, le silence s'est rengorgé d'irisations musicales, discrètes, mais aussi décelables que le rouge au front des timides. Féérique ! L'instant est si féérique que si un papillon, en guise d'applaudissements, n'avait klaxonné j'aurais bien pu croire que je rêvais.
Quand la nuit me griffe, je voudrais voir en moi, trouver une fenêtre sur l'intérieur mais rien, rien que le glauque d'une résignation ; rien, jusqu'à ce que l'usure de l'attente libère quelques copeaux de passé. Cette nuit encore, je n'ai pas su refermer les jours, certains étaient d'un gris si touffu, qu'il m'a fallu les tailler comme de la mauvaise graine. Quand les pensées se fanent, la rosée est amère.

 

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Scaphandrier de la déraison III

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

La nuit est une errance, Café du Souvenir, je me suis vu manger des crêpes non loin de la Huchette, la musique était absente. Pourtant, dans le miroir de l'absence, j'ai croisé deux amis perdus en un temps de bousculade et de bruits de guerre, j'ai joué à "ami y es-tu ?" sans savoir s'ils en sont revenus.

Je ne bois plus l'eau de feu, certains rêves brûlent plus que de l'acide sur la peau, je ne crois plus que les fabricants de loukoums brodent l'avenir, un Président les a pendus. Mais rien n'est jamais fini, encore je retournerai aux hiers pour leur porter des fleurs. Parfois l'odeur d'une angoisse me percute de face mais Léo mon chat est là, à griffer mes douleurs. Rien de tel qu'un peu d'amour pour réparer le passé. Parfois mes rêves ne trouvent pas la sortie. L'éveil, en rien ne peut être une clef, il y a si longtemps que je le sais. On ne voit bien que dans ses rêves. Qui perd ses rêves perd le chemin.
La route aux éléphants chante si fort qu'hirondelles et corbeaux me poursuivent, je marche entre le vent et les étoiles. Encore, je ne suis pas assez passé pour ne pas rester.
Dans la mer aux souvenirs, mon stylo est scaphandrier

jms

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Parent-thèse ?

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

La mort dansait
quand elle m'ouvrit une parenthèse,
fou-thèse a dit le vent,
je le sais un jour une nuit de plomb la fermera.
Tu n'es que la croyance d'être,
un rire qui se cherche entre des jardins d'étoiles,
ne perds jamais de temps, la parenthèse cèdera,
le sablier est de verre,
mais le sable ?
Le sable, regarde-le glisser dans le carcan des éternités.
Cours, cours petit,
ne te couche pas,
pas sur tes rêves,
la pendule toujours grince des dents quand ton regard se détourne.
Cours, cours entre les étoiles et le ciel,
le jardin n'est qu'un champ que les minutes te prêtent.
Cueille, cueille, bois la rosée,
le temps te divise,
hier est un antérieur du verbe être.
Cours, cours petit,
si grand que tu sois, les heures te rétrécissent.
Cours, cours comme un oiseau dans la forêt en feu,
le ciel est une barrière,
as-tu vécu ailleurs que dans ton souvenir ?
Réveille-toi, vivre est ton mirage,
tu te calcules dans le futur,
tu te divises en décennies,
crois-tu au siècle, crois-tu en toi ?
Tu Me crois l'œil, tu me dessines dans un triangle,
tu Me prends pour la mesure,
tu triches pour ne pas me croiser,
il te faut prendre, prendre, et prendre tout ce que tu peux
avant la sortie
mais garde un rêve,
un rêve pour la fin et un os pour la parenthèse.
Cours, cours petit,
tu n'es que la croyance d'être,
un rire qui se cherche entre des nuits d'étoiles,
ne perds pas une minute, pas une seconde,
la parenthèse cèdera.
Le vent crépite comme une mitraillette,
cours cours entre les balles,
tu te rappelles ?
Vite un nom : s'appelait-elle maman ?
Je me rappelle,
je me rappelle l'enfance
mais je garde un rire coincé dans ce jeu de parenthèses,
fou-thèse,
mon ombre me ressemble
comme un espoir et sa désillusion.
Cours cours entre les balles,
l'espoir est ton opium, l'absence ton avenir.

jms

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Lendemain de mariage à Kaboul

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

22 heures,
le 18 août,*
la musique cessa.
On essora la joie jusqu'aux larmes.
Une odeur de vies arrachées
se répandit sur les immondices de la ville.
La mariée hurla
à l'heure où la mort se leva.

Sur les heures arrêtées
la douleur et l'horreur se répandirent.


Le 19 août,
la mort n'était pas encore couchée,
elle marchait sous un voile noir,
quelques versets oblitéraient les consciences,
on avait enseveli les cœurs.
Partout où elle passait, gisaient des innocents.

Le 18 août,
le jour où la mort s'était levée,
j'aurais tant aimé qu'elle n'eut ni livre, ni mains, ni armes,
j'aurais tant aimé qu'elle ne soit que celle qui délivre
des douleurs de l'âge et des misères du siècle,
j'aurais tant aimé qu'elle ne soit pas l'otage de déments
aveugles et sourds aux droit à la vie et à la liberté d'être.
J'aurais tant voulu qu'ils n'aient rien oublié de l'amour,
de l'entraide, de l'altruisme,
qu'ils aient étés nourris de promesses, d'espoir et d'avenir.
J'aurais tant voulu qu'ils ne soient jamais devenus ces bourreaux voleurs de vie.

Le 19 août,
ici ou ailleurs,
un jour, j'espère
qu'encore la vie s'éveillera,
plus forte que les ténèbres,
plus haut que la parole des livres.

Je voudrais,
ce jour là,
qu'elle soit fille de la colombe et de ce ciel
où naissent la parole et la conscience.
Je voudrais l'entendre parler comme on chante,
qu'elle soit de mains tendues, d'eau à puiser, d'enfants à nourrir,
de rêves à sauver, de terre à réparer.
Je voudrais qu'elle nous parle et nous enchante
de promesses d'avenir, d'enfants, d'écoles et de jeux.

*18 août 2019 - Kaboul. L'attentat lors d'un mariage a fait 63 morts et 182 blessés

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