B. LA COLLINE AUX CIGALES
Affreux, je ne t’écris plus.
Chacun côtoie la pluie
Cette mer démantelée
Et sans escorte
Chacun connaît la glace
Enroulée sur le sable
Mais, rien ne parle de tes lèvres
Comme cette plaie ouverte
D’où jaillissent les spasmes de l’éclair.
Doigts pesant la vieillesse,
Il est dit l’heure sans plume
Où chaque silence est un aveu
Où chaque parodie est un luxe
Au-dessus de la misère
D’une lune affamée.
J’ai l’âme dans le cœur
Un ciré d’ombres et de chiffres
Pour compter les assauts
De la mort sur ma nuque nue
Une lame inconnue plantée
Dans l’écorce du jour.
Mon corps raconte son histoire
A la nuit qui l’écoute à peine
Demain, la rombière grimacera
Sur la girouette qui s’ennuie
Seule, sur l’échafaud du temps.
Il pleut et pourtant le ciel est clair
Toujours partir, jamais rester
Aimer, chérir,
Et puis au diable Vauvert
Ta main est une rose pour le sable
Je l’ai gobée toute entière
J’ai le rot joli sur le bout des doigts.