Vos voix

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

à Léo

Vos voix Pablo, Federico,
et surtout la tienne, Léo,
toi qui as épousé tant de cris où la poésie
forge une puissance inégalée,
toi qui de coups de gueule en chansons
est devenu capitaine d'un navire fou
jeté aux dérives d'un voyage intemporel,
toi qui, en moi
as su ancrer "ces baisers qui au loin me suivent",
toi qui, d'un papier ou d'un vinyle,
distilles des états d'âme aux partitions vibratoires indéfinissables,
toi qui désenchaînes des nostalgies, des joies,
et des malaises salutaires qui libèrent des récifs de l'oubli,
toi qui nous imbibe des cris d'un invisible,
aussi puissants qu'une magie à faire renaître les consciences,
toi Léo, tu le sais bien,
certaines voix sont des passeports
pour ces ailleurs où s'enlisent tant de poèmes fermés.
Et toi, Federico,
sais-tu que de tes "5 heures du soir"
s'évadent mon frisson et les taureaux de Guisando, ?
Et toi Pablo,
sais-tu que ton "mon amour, si tu meurs et si je ne meurs pas"
ouvre une part de ma dimension d'homme ?
Au seuil de la mémoire,
je vois Rimbaud et ses tilleuls verts sur la promenade
et la saveur de ses dix-sept ans,
je vois Verlaine et tant de poètes
perdus dans l'aridité des silences.
Aux portes de la pensée,
il faut réveiller le mot,
ressusciter la perpétuité des âmes
laisser s'exprimer ce que l'humain
porte en lui de grandeur et de sublime.
Nous sommes tous poètes quand nos mots chantent
la conscience, la douleur, la joie.
Avec vous tous
je ne suis jamais seul,
je fréquente des images et des mots
en ce monde intérieur où le papier parle,
je crois à la pertinence et à la beauté de vos voix
je crois aux partitions d'une symphonie de l'invisible.
Avec vous,
je ne respire pas pareil,
je ne marche pas pareil,
je n'écris pas pareil.
Quand vos voix sont en moi
mes mots ne se cherchent plus,
je voyage dans le subliminal,
nous devenons l'écho de l'infini.
Une part de votre monde porte mon pas.

JMS

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article