La colère de vivre
L'enfant qui s'était cherché sans jamais se trouver sur des routes de bonheur, celui qui sous des tropiques faméliques avait sautillé entre la faim et les possibles du rêve, celui qui avait joué au quitte ou double du "vis ou meurs", maintenant barbotait dans le naufrage d'une barcasse à la dérive. Aux confins du cri bleu de la nuit, les sirènes du destin l'abandonnaient à un bois flottant. Ne lui restait que la prière pour demander l'avenir, le cri et le sel pour sa faim, et rien d'autre. En ce terminus de l'espoir, la mer était si profonde, les oreilles et les regards si lointains, qu'aux semailles du rire perdu, un couteau noir lui arrachait la colère de vivre.
De lui, ne restait que cet enfant-clown entaillant les abîmes du rêve où le cœur, de lui-même, s'arrachait les dents et l'envie de mordre le jour.
Parfois le pain de vie est si dur que l'on se demande pourquoi aller plus loin quand nulle part ailleurs une main ne se tend. Et quand, là-bas, entre Coca et MacDo, la fée indifférence exulte de joie pour un ballon d'or.
Au jeu des sept erreurs, je cherche encore la lumière au royaume des aveugles.
JMS
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