La 10 Mai : Journée des mémoires de l'esclavage et de son abolition
La Frégate
(extrait d'une étoile dans le sang
et du spectacle Tous les enfants ont un même rire)
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A vous, frères d'Afrique,
un sang si rouge sous la peau,
A vous, frères indiens,
un cœur de lune sous la peau
Vos mères
déjà
ont tant pleuré
Vous avez eu une Terre
où vos sangs
ont cessé d'être bienvenus
Vos mères
déjà
ont tant pleuré
Pourtant,
ce devrait être un bonheur
que d'être Homme
A tous je veux dire :
Craignez le mésamour,
craignez l'intolérance,
comme en son temps
il fallait craindre le vent
A toi frère Indien,
un cœur de lune sous la peau,
à toi, frère d'Afrique,
un sang si rouge sous la peau,
je dis :
Crains le vent,
frère Indien,
car, déjà,
la frégate glisse sur les flots,
le malheur est en soute
Frère,
qui enfante
à l'amour et aux douleurs
des enfants pareils aux miens,
crains le vent,
la nuit porte la mort
Déjà
la frégate glisse sur les flots,
portant malheur en soute
Cortez est chevalier de mort
Ses navires écorchent le vent
Le vent nous a trahis
La nuit porte la mort
Pleure,
sœur Indienne
Déjà,
ils approchent,
une croix de sang dans leurs bagages,
la mort et nos larmes dans leur sillage
Ils ouvriront si profond la terre
qu'il y enterreront vos hommes
Pleure,
sœur Indienne
Ils ouvriront si profond la terre
qu'il y enterreront
tes enfants,
ton peuple
Tes larmes jamais
ne combleront pareille douleur
Nos larmes jamais
ne couvriront pareil malheur
Crains le vent,
frère d'Afrique
Déjà,
la frégate glisse sur les flots
portant malheur en soute
Frère homme,
qui engendre
à l'amour et aux douleurs
des enfants pareils aux miens,
crains le vent
La nuit porte la mort
Déjà
les galions déchirent les flots,
Une croix de sang en fond de cale
Le vent nous a trahis
la nuit porte la mort
Pleure,
ma sœur d'Afrique
Déjà,
ils déchirent ton futur,
une croix de sang dans leurs bagages
la mort et nos larmes dans leur sillage
Ils ouvriront si profond la mer
que vos hommes
vos enfants
votre peuple
ne reverront jamais le rivage
Vos larmes jamais
ne combleront pareille douleur
Nos larmes jamais
ne combleront pareil malheur
Pleure sœur d'Afrique,
les fils d'intolérance arrivent,
les soutes emplies de mort
Déjà là-bas,
d'où ils viennent,
pleurent les fils de l'étoile,
pleurent les fils du croissant,
pleure l'Indien des Amériques
La mort était dans leurs bagages,
notre sang dans leur sillage
Aucune larme
jamais
ne comblera
pareil malheur
Aucune larme
jamais
ne comblera
pareille douleur
jms