La passante

Publié le par Ile Eniger

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Col relevé, manteau fermé, robe déteinte, soleil blafard, c’est la saison frileuse. Le froid gagne. Les mots gèlent aux poings. Les lignes ne font plus sens. Le texte piétine dans ses doutes. Parfois s’épelle un nom. La campagne nue comme une vérité démarie les blés des coquelicots. Les loups ont fané aux mémoires. Va-t-on encore au bois ? Plus personne n’en parle. Il ne restera pas une semence d’histoire. Aux planches des cabanes, la fente du jour peine. Des arbres bras coupés font les épouvantails. Mal brûlée, une paille tremble. La tombée du soir gèle la lumière. On entend des voix faibles. C’est la saison du peu, la saison basse. La passante.

 

Ile Eniger - Un violon sur la mer - Éditions Chemins de Plume

 

La passante
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