Un texte d'Ile Eniger : Un brin
Cet article est reposté depuis une source devenue inaccessible.
Le mot de JMS
Un texte d'Ile Eniger mais quel texte ! Quelle pureté dans le dépouillement d'un cri en diamant de silence. Le "cri", et pas un autre mot. "Le cri mauve des lavandes parfume la serpe", quelle symbolique, la douleur en devient une odeur et le mal n'est pas nommé. Rien n'est dit mais tout est dit, cela dans un monde immense où "Les arbres lentement élèvent leur bonté", et ou chacun peuple l'espace, comme il le peut "Être là, avec ce que l'on est, ce qu'il reste d'outils" sans jamais savoir la taille de l'instant "Nous ne savions pas que c'était le bonheur…".
Magnifique !
Un brin
Vers quoi tendre le cœur quand tout se désavoue ? Quand le vide se fait plus lourd qu'une montagne ? Quand la blancheur du jour nomme l'absence et sculpte la douleur ? Des sons d'absides pures amplifient le silence. L'erratique du vent conduit des ronciers de fleurs. Le cri mauve des lavandes parfume la serpe. Les arbres lentement élèvent leur bonté. L'embâcle d'un ruisseau donne à boire aux oiseaux. Un ciel de verre bleu allume le rien pour un brin de lumière. Être là, avec ce que l'on est, ce qu'il reste d'outils. Uniques et innocents dans le pouls de la Terre. Nous ne savions pas que c'était le bonheur, nous étions le bonheur.
Ile Eniger - Les mains frêles - (à paraître)
http://insula.over-blog.net/2020/08/un-brin.html