Je ne ferme pas la fenêtre

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

La nuit, je ne ferme pas la fenêtre
pour que les étoiles entrent
pour que mes peurs s'envolent
Debout, je rêve plus haut que mes cauchemars
j'ai de la nuit jusqu'aux chevilles
j'ai peur de voir plus loin
de savoir ce qui arrive
de regarder les enfants dans le froid
les yeux d'une mère dans l'émoi.
Une odeur de pain noir grippe mes matins
J'ai perdu la clef
l'armoire aux espérances est fermée.

Oh ma frayeur, viendras-tu au matin  
raviver le jour quand mes yeux se ferment ?

J'ai perdu l'enfance
j'ai perdu ma vie
j'ai tant perdu de jours
que l'avenir me semble court
je cherche un poème
certains mots s'accrochent à moi
ont-ils quelque chose à dire
les vils brequins, les branquignoles et les parpaings
quand je voudrais des noms de fleurs pas trop lys
des poinçonneurs de lilas, des rémouleurs, des marchands d'oublis,   
quand je voudrais les étoiles et la nuit ?

Mais déjà le miroir arrive, un intrus dans le viseur
j'ai mal comme une bougie dont on écrase la flamme
mes mots vacillent, se courbent
la question jette des interrogations inédites
la réponse est un frisson
c'est matin et les étoiles s'envolent
mes peurs savent le chemin.

La nuit, je ne ferme pas la fenêtre.

jms16/01/2020

 

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