Un temps de rien, un petit tour, et vous partez

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Jean-Pierre Marielle

Jean-Pierre Marielle

Adieu Monsieur Marielle

 

C’est un temps de rien, un temps de tout.

Un cri de baleine perdu dans des nuits d’océan

la présence indistincte d’un oiseau blessé

et le jour qui vient sur la pointe des rêves.

 

C’est un bleu perdu dans le chandail des brumes

une fête qui se joue dans le cri d’un amour

et Verlaine qui s’éloigne sur la pointe des pieds.

 

C’est une nostalgie qui cherche

ses mémoires au royaume des vivants

un cliquetis d’aiguilles qui cherche

sa route au rebours d’une montre arrêtée

et la chaussure de Rimbaud à l’orphelinat des amputés.

 

C’est Soutine et Chagall cherchant leurs pinceaux

l’encre du rêve et celle du cauchemar

à l’heure où le jour se dissout

et la nuit qui tombe sur le rire des enfants.

 

Ce sont les mains de Grand-Père s’approchant du poêle

Apollinaire et Max Jacob mourant loin de la Ruche

et cette muraille de mots qui entrave le silence.

 

C’est un temps de tout, un temps de rien

le jour qui passe sur le visage d’un ange

et la nuit qui se lève sur un visage de femme.

 

C’est une nostalgie qui croise la brume

un chien qui court comme on efface les siècles

et la mémoire qui se cherche au royaume des morts.

 

JMS in Dieu, le silence et moi

 

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