Tu écris triste...
Tu écris triste, me dit-on,
trop sérieux, ou parfois trop fou !
Devrais-je seulement écrire des poèmes d'amour
quand des fous de dieu assassinent des vieilles dames,
des êtres humains, parce qu'ils sont fils de la République ?
Devrais-je chanter,
aller au profond de mes rêves et fermer les yeux,
oblitérer mon cœur des seules tendresses que me réclame mon chat,
m'enfermer dans les mots d'un livre et sauter d'une ligne à l'autre ?
Non, je n'oublie rien des moments de joie,
des chagrins ordinaires, des petites larmes et des éclats de rire,
j'habite encore au pays de vivants
parmi mes misères, mes bonheurs,
avec mes coups de cœur, mes coups de gueule,
j'habite non loin de vous.
Aussi amis,
pardonnez que parfois la tristesse me gagne
mais sachez que, du haut de mes vieux printemps,
je n'oublierai jamais ni l'heure des Mistrals Gagnants
ni la puissance du cri, de l'amour et de l'espoir,
je n'oublierai jamais de vouloir du pain
et du soleil à jeter sur les matins qui se lèvent.
Je n'oublierai jamais le temps des mots d'enfant,
ni mon chat
trois pattes posées sur mon bonheur.
JMS
